Le tableau des scènes de Scrivener
J’ai eu envie d’utiliser un tableau de scènes pour m’organiser sur le roman du moment : Brume.
J’ai pas mal cherché sur internet comment mettre en place un tableau des scènes. J’en avais envie depuis longtemps mais je ne savais pas quelle forme lui donner ni comment m’y prendre. J’ai trouvé un chouette article du site Mécanismes d’histoires qui en parle très bien et qui a achevé de me convaincre que c’était ce dont j’avais besoin. Mais comment faire ?
Un tableau sur Page c’est très joli, mais je travaille avec Scrivener et j’ai déjà trop tendance à me disperser. J’aurais aimé mettre ce tableau directement dans Scrivener, mais les tableaux de Scrivener… bof.
Et puis j’ai trouvé bien mieux que ça :
#Comment arriver à ce résultat ?
- Dans le Classeur, je crée un dossier, par exemple «chapitre 1» dans lequel j’ajoute autant de fichiers que je veux, scène 1, scène 2 etc… C’est la base de Scrivener, pouvoir subdiviser les documents autant que nécessaire.
- Ensuite, je sélectionne mon dossier "Partie 1" et je viens cliquer sur «afficher les sous-documents du document dans le plan».
Et là, c’est bon, on est au bon endroit, mais c’est encore un peu vide. La petite flèche vers la gauche après les titres du tableau donne accès à diverses catégories que je peux cocher ou décocher au gré des envies, ce qui permet d’ajouter par exemple le nombre de mots du document ou son statut.
- Là où ça devient vraiment intéressant, c’est que les métadonnées peuvent apparaitre dans ce tableau, et les métadonnées… j’en fais ce que je veux. Elles se trouvent dans l’inspecteur, troisième onglet. Pour les personnaliser, je clique sur les points de suspensions dans un cercle et toutes les options s’offrent à moi.
- Les mots-clefs apparaissent aussi dans ce tableau sous forme de couleurs.
Et voilà. Le tableau est prêt.
# Points positifs :
— Une grande partie des données du tableau se remplit toute seule au fil de l’écriture. Je crée une scène, je lui donne un titre, j’écris rapidement son résumé en haut à droite du document et j’écris. Résultat, Titre, résumé et nombre de mots sont déjà dans le tableau. L’inverse est vrai aussi. Mettons que je travaille sur mes scènes et que j’en prévoie quelques-unes à l’avance depuis le tableau, elles se créent dans le classeur et le résumé se loge à la bonne place. Gain de temps !
— Et hop, un logiciel de moins à ouvrir en début de session. Pour moi qui aie tendance à me disperser, c’est super.
— Je peux l’abandonner des mois et y revenir bien plus tard à la correction, peu importe, il n’est jamais obsolète, j’ai juste à compléter ce qui n’a pas été fait au cours de l’écriture.
— Très facile à gérer.
— Le tableau est bien plus grand que celui qu’on peut faire tenir sur une feuille A4 de Page. J’ai beaucoup plus d’informations en un seul coup d’œil.
# Points négatifs :
— Impossible de faire une liste dans le tableau et de revenir à la ligne à la fin de chaque proposition. Pour les observations, ça rend les choses un peu moins lisibles.
— Impossible de sortir le plan de Scrivener de l’interface pour le laisser visible pendant qu’on écrit, sur un écran tiers, par exemple. Alors oui, il est possible d’ouvrir le texte dans une autre fenêtre, mais ça rend l’écriture un peu moins confortable.
# Ce que je mets dans mon tableau en ce moment :
- Titre et résumé, c’est la base. Le titre ne me sert qu’à retrouver la scène. Le résumé par contre, je tâche de faire en sorte qu’il soit complet et aborde tous les points importants. Cet encart comprend aussi le statut de la scène, visible grâce à la couleur du symbole, qui me permet de savoir si la scène est au stade de plan, de premier jet ou validée. Il comprend aussi le numéro de chapitre. Je ne numérote pas à la main, ça se fait tout seul dans le plan, comme ça je n’ai rien à modifier si je supprime ou rajoute des scènes.
- La métadonnée « Tension » qui me permet de m’assurer qu’il y a toujours un peu d’enjeux dans mes scènes.
- La métadonnée « Lieu » ne me sert qu’à les lister au final, afin d’être sûre d’en avoir déjà fait la description.
- Les mots-clefs. Mes mots-clefs sont les noms des personnages. Chaque nom est associé à une couleur, ce qui permet de voir les personnages présents dans la scène en un seul coup d’œil.
- La métadonnée « jour ». Je ne travaille pas en date parce que ce n’est pas cohérent avec de la SFFF sans calendrier grégorien, mais aussi parce que je trouve plus pratique pour faire une timeline de savoir ce qu’il se passe au jour 34 qu’au 03/02/0001. (et ça prend moins de place dans le tableau.)
- La métadonnée « Observations ». C’est une case dans laquelle je m’informe que j’ai déjà parlé de tel ou tel point afin de ne pas me répéter, par exemple, ou que j’ai précisé tel détail qui est apparu spontanément.
- Le nombre de mots. Il fait partie des données liées à la scène que je n’ai pas besoin de remplir. Je pourrais mettre un objectif de mots à la scène aussi, mais… pas à ce stade. À la correction peut-être.
- La métadonnée « Post-it ». J’aime travailler avec des Post-its pour agencer les scènes de mon histoire. C’est la colonne avec laquelle je crée mes scènes à partir de ces Post-its, et je la garde parce qu’elle me permet d’avoir un résumé bref et bien moins littéraire que celui de la scène.
# Bilan :
Ce tableau, c’est quelque chose dont je suis très satisfaite. Un seul coup d’œil me permet d’avoir une vue d’ensemble sur mon texte. J’aime que le tableau communique avec le traitement de texte. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime autant Scrivener, tout est lié et fonctionne de concert.
Avant ça, j’ai évidemment testé les tableaux sur papiers, mais je modifiais trop d’éléments pour pouvoir garder mon tableau à jour ET propre. Je suis plus une jardinière qu’une architecte et le tableau ne me sert qu’à mettre de l’ordre dans le chaos déjà créé. Tout peut bouger d’un instant à l’autre et ce tableau est mobile à souhait. Bref… une bonne chose de faite.